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Bpifrance vient de sortir une nouvelle étude intitulée “PME et ETI industrielles, innover pour produire en France”, afin de faire le point sur les stratégies d’innovation des PME et ETI dans notre pays. Focus cette semaine sur l’entreprise Chamatex, un exemple tricolore en la matière. 

Chamatex est une PME industrielle essentiellement tournée vers l’habillement lorsqu’elle voit le jour en 1980. Reprise en 2011 par Gilles Réguillon, successivement directeur de la division textiles techniques, puis directeur général, l’entreprise associe croissance externe et organique, avant de se spécialiser dans trois domaines : l’ameublement, le sport et la technique. 

Une entreprise exemplaire en termes d’innovation 

Chamatex innove depuis de nombreuses années. Elle a notamment conçu le tissu monobloc Matryx, développé en 2013 à partir d’un procédé d’assemblage sans couture. Il est aujourd’hui utilisé dans de nombreuses chaussures de sport. Côté production, l’entreprise a inauguré en 2021, l’Advanced Shoe Factory 4.0, une unité automatisée de chaussures de sport. 80 % des tâches y sont automatisées, ce qui permet de maintenir un coût de production compétitif, en rapatriant une partie de la production de chaussures de ses clients depuis l’Asie. Grâce aux acquisitions réalisées et aux innovations développées en interne, Gilles Réguillon met en place sa stratégie de construction d’un groupe complet. Elle permet au groupe de concrétiser des partenariats solides sur le long terme.  

Une vision de l’innovation  

Lorsque l’actuel directeur général de Chamatex a repris l’entreprise en 2011, celle-ci ne comptait que 40 salariés contre 300 aujourd’hui. L’innovation n’était inscrite ni dans la stratégie, ni dans l’organisation. Le responsable commercial, par exemple, était également en charge du développement produit. Le nouveau dirigeant a souhaité placer l’innovation au cœur de sa stratégie en créant une équipe dédiée à la R&D et en recrutant directement des ingénieurs spécialisés en textile. « Le dirigeant doit être convaincu que sans innovation, on disparait », déclare Gilles Réguillon. « Le meilleur exemple est le textile. L’industrie était moribonde il y a 10 ans et renaît aujourd’hui de ses cendres. » 

Apprendre à développer et organiser l’innovation 

« En 2013, j’ai reçu un coup de fil de Zebra que j’avais rencontré quelques années auparavant. Ils voulaient créer la chaussure la plus légère du marché pour Babolat et que Chamatex développe le tissu. C’est ainsi que Matryx a été développé », confie le dirigeant.́ », confie le dirigeant. 

Dès 2013, la société a ainsi investi dans un laboratoire, le We Lab, une chaine de production miniature. L’entreprise dispose ainsi d’un atelier de prototypage rapide au service de la R&D. L’objectif est d’aller très vite sur de nouveaux marchés en se basant sur les savoir-faire traditionnels (maitrise de l‘outil industriel, croisement des fibres, métiers Jacquard, etc.). En parallèle, une veille régulière est réalisée sur les innovations du secteur et des sujets connexes (recyclage, nouvelles fibres, etc.) « Nous évoluons dans un monde qui bouge vite, nous innovons donc essentiellement sur des marchés porteurs avec pour objectif de basculer rapidement en business », explique Gilles Réguillon. 

Travailler main dans la main avec ses clients et les consommateurs  

Pour financer son innovation, l’entreprise associe ses clients au développement des produits et consacre 5 % de son chiffre d’affaires à la R&D. Elle s’appuie également sur des dispositifs comme le Crédit Impôt Recherche (CIR) et les programmes de soutien à l’innovation de Bpifrance. Pour s’assurer de la viabilité́ d’une idée en développement, Chamatex s’associe systématiquement avec une autre entreprise. Cette dernière devient alors partenaire de l’innovation et participe au financement. « En échange, nous lui offrons l’exclusivité pour la mise sur le marché́ pendant une période donnée. Ce système de partenariat est vertueux car il permet au client et au fournisseur d’aller dans la même direction », confie le directeur général de Chamatex. 

S’entourer de profils complémentaires et entraîner les équipes 

« Mon rôle, en tant que dirigeant, est d’apporter une vision et de trouver les moyens de dynamiser l’activité», précise Gilles Réguillon. « Nous devons être en permanence au contact du marché et des clients. C’est cette connaissance du marché́ qui permet l’innovation. » Ces projets sont également un bon moyen de donner du sens et d’intéresser les jeunes générations, d’attirer des talents. « Pour autant, il ne faut pas laisser sur le bord de la route ceux qui sont là depuis toujours et qui détiennent le savoir-faire », précise le directeur général de Chamatex. « L’objectif est de les impliquer dans la stratégie d’entreprise et de les fidéliser. Sans talents, on ne fait rien. » 

Téléchargez l’intégralité de l’étude « PME et ETI industrielles, innover pour produire en France »   

À lire également – L’ambition, la clef d’une stratégie d’innovation réussie pour les PME et ETI industrielles 

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