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Plan Industrie, Accélérateurs, tours à Global Industrie… L’accompagnement des industriels par Bpifrance, expliqué par Guillaume Mortelier.

Guillaume Mortelier, Directeur exécutif en charge de l’accompagnement chez Bpifrance, présente à La French Fab le Plan Industrie initié par Bpifrance, et décrypte le fonctionnement des Accélérateurs, fleuron de l’accompagnement de la Banque.

Pour participer à la renaissance industrielle française, startups, PME, ETI et grands groupes ont besoin d’être accompagnés. C’est le discours tenu par Guillaume Mortelier, à la veille du grand rendez-vous des industriels en France, Global Industrie. Le Directeur exécutif en charge de l’accompagnement chez Bpifrance a répondu à nos questions sur les missions de son service.

La French Fab : Quel intérêt pour un industriel d’aller à Global Industrie ?

Guillaume Mortelier : Global Industrie, c’est LE grand événement industriel français, qui répond à deux enjeux fondamentaux pour les acteurs du secteur. Le premier est de faire des rencontres, prévues et imprévues, avec l’écosystème et de créer du lien avec ses pairs, clients et fournisseurs. Le second enjeu qu’il ouvre est une réflexion sur de nouvelles manières de faire de l’industrie, par la découverte de machines industrielles et de solutions technologiques présentées sur le salon.

LFF : Que met en place Bpifrance pour favoriser la réflexion des industriels sur le salon ?

GM : Cette année et comme l’année dernière, Bpifrance organise des tours au sein de Global Industrie pour découvrir les innovations les plus intéressantes à nos yeux. Ces visites thématiques ont pour but de nourrir la réflexion des dirigeants sur leur manière d’intégrer l’industrie 4.0. Ces tours sont proposés aux « Accélérés », c’est-à-dire aux dirigeants ayant bénéficié de nos Accélérateurs. Cette année, pour Bpifrance, Global Industrie revêt un intérêt plus grand encore, du fait de l’actuel déploiement de notre Plan Industrie.

LFF : Qu’est-ce que le Plan Industrie de Bpifrance ?

GM : C’est un plan qui a pour but de renforcer notre soutien à l’industrie via toute notre gamme financière et d’accompagnement. L’enjeu est de soutenir les entrepreneurs industriels français, que ce soit dans des start-ups, PME, ETI ou grands groupes. Bpifrance organise une action de porte-à-porte de masse pour aller à la rencontre des entreprises industrielles, et leur proposer quatre angles de travail : améliorer leur performance économique et opérationnelle, renforcer leur innovation, accélérer leur transition environnementale et climatique, et exporter ! Grâce à ce porte-à-porte de masse, Bpifrance vise une augmentation de 50 % du nombre de nos clients industriels à horizon 2027.

LFF : Un Plan Industrie stratégique pour Bpifrance ?

GM : Bpifrance est un soutien historique à l’industrie française, qui représente une grosse part de notre activité : environ 25 % des prêts accordés, plus de 50 % de nos investissements et de notre accompagnement, plus de 90 % de notre soutien à l’export. Réindustrialiser la France n’est pas une ambition nouvelle, mais on s’est donné l’objectif de percoler plus profondément encore l’écosystème industriel à travers ce Plan Industrie et son porte-à-porte de masse suivant cette logique à quatre entrées : performance, innovation, climat et export.

LFF : Quels outils fournissez-vous aux industriels dans le cadre de votre Plan Industrie ?

GM : Si un dirigeant veut renforcer sa performance, innover, intégrer les enjeux climatiques, ou encore exporter, notre gamme d’outils financiers et non financiers lui permettra de réaliser ses ambitions. Mais le Plan Industrie intègre une autre dimension, au-delà même des outils : redonner de la fierté aux industriels, les mobiliser pour partager de bonnes pratiques, se motiver, et ainsi créer une réelle émulation. C’est tout le sens de la communauté French Fab qu’on a lancé en 2017 avec Bruno Le Maire et d’autres partenaires, qui est la bannière de l’industrie française.

LFF : Bpifrance propose aux industriels des Accélérateurs filières, qu’est-ce c’est ?

GM : Bpifrance accompagne de nombreux industriels, notamment à travers nos Accélérateurs filières (Accélérateur automobile, aéronautique, nucléaire, bientôt défense…). Un Accélérateur regroupe une trentaine de dirigeants inscrits pour un parcours de 18 mois. Pendant cette période, ces industriels bénéficieront de conseil et de formations. Ils vont se rencontrer chaque trimestre autour de séminaires organisés par des écoles qui leur permettent de créer des liens forts entre pairs, et parfois même de créer des projets communs !

LFF : Quel est le contenu de ces Accélérateurs ?

GM : Pendant la formation, on parle business model, stratégie, export, innovation… et en parallèle un de nos 400 consultants experts réalise d’abord une analyse à 360° de l’entreprise, afin de définir les priorités stratégiques, d’organisation et de performance industrielle. Après ce premier diagnostic, une à deux thématiques prioritaires sont investiguées par un consultant expert. Les Accélérateurs combinent trois éléments : du collectif, une formation à travers les séminaires trimestriels et une expertise avec conseils. Mais il faut savoir que Bpifrance propose chacun de ces accompagnements séparément, hors Accélérateur.

LFF : Quelle est la différence entre les Accélérateurs Néo startups et Néo pivot ?

GM : On est convaincus que la renaissance industrielle passera par deux renouvellements démographiques : l’émergence de nouveaux acteurs que sont les startups industrielles et la mutation de PME et ETI industrielles via l’intensification de leur innovation. On a donc créé deux Accélérateurs différents : Néo startups et Néo pivot. Le Néo startups consiste à accompagner pendant 15 mois des startups industrielles en s’adaptant à leur maturité – encore dans le product-market Fit (parfaite adéquation produit-marché) ou dans leur phase d’industrialisation. Le Néo pivot, quant à lui, consiste à accompagner des PME et ETI industrielles dans l’identification d’opportunités d’innovation, puis dans leur exécution. Ces programmes sont fondamentaux pour réinjecter de l’innovation dans l’industrie. On les pousse intensément et on vise l’inscription d’une centaine de dirigeants chaque année dans nos Accélérateurs d’ici quatre ans.

LFF : Réalisez-vous des partenariats pour parfaire vos accompagnements ?

GM : On a aussi pour ambition d’apporter davantage de lisibilité sur les parcours des dirigeants accompagnés , pour s’assurer de la solidité de leur stratégie, puis de leur bonne exécution. Pour ce faire, on a renforcé nos partenariats avec des acteurs fondamentaux par thématique. En ce qui concerne l’innovation par exemple, on travaille beaucoup avec le Centre technique des industries mécaniques (CETIM), mais aussi avec l’ADEME sur les enjeux de transition énergétique et avec Business France sur les enjeux d’export.

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