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Industrie : « Il ne suffit pas de former les jeunes, il faut savoir les attirer » 

« Comment la jeunesse va façonner l’avenir de l’industrie ? » Retour sur les principaux points abordés lors du débat organisé au sein de la Bulle French Fab, à l’événement Big, le 10 octobre.

Comment attirer les jeunes vers des carrières industrielles ? Quels sont les défis et opportunités qui leur sont offerts dans un secteur en pleine évolution ? Ces questions ont été au cœur du débat « Comment la jeunesse va façonner l’avenir de l’industrie ». Alexandre Lacour, président du groupe Gestion & Prospective, Patrick Carret, directeur général de la Fédération nationale des Ecoles de Production (FNEP), Julia ELBAZ, cofondatrice de La Facto ! sont intervenus à tour de rôle pour partager leur expérience sur un enjeu de taille pour la filière. 

« Chaque chemin d’apprentissage peut t’amener à l’industrie » 

Comment Alexandre Lacour, premier intervenant à prendre la parole lors de l’échange, est-il tombé dans le grand « bain de l’industrie » ? Tout a commencé par un simple « hobby », celui des « moteurs », a raconté le président du groupe Gestion & Prospective, qui propose des produits et services à différentes industries. Après un bac STI en génie électronique et des études supérieures dans l’informatique, l’entrepreneur développe une curiosité pour un monde qu’il a appris à explorer bien qu’il fasse partie d’une famille qui a « toujours été dans l’industrie ». Sa carrière dans le secteur, qui peine à recruter des profils jeunes, il la doit aussi à sa soif de « curiosité ». 

Comment fabrique-t-on un produit ? Quel est sa durabilité ? Pourquoi et comment est-il utilisé ? C’est en se posant ce type de questions qui lui ont permis de « découvrir le monde », qu’Alexandre Lacour a décidé de vraiment se lancer dans le secteur. « Chaque chemin d’apprentissage peut t’amener à l’industrie », a-t-il confié à l’audience. Au fur et à mesure de sa carrière, le jeune chef d’entreprise s’est interrogé sur la question de la transmission et son « cheminement » dans une filière qui doit relever de nombreux défis.
Aujourd’hui, l’entrepreneur participe à un projet concernant la plateforme ludique, « Fort industrie », qui vise à rendre les métiers de l’industrie plus attractifs aux jeunes collégiens en particulier par l’utilisation de la gamification. Alexandre Lacour travaille également sur un projet lié à la création d’une école de production. 

Ecole de production, voie royale pour travailler dans la filière industrielle ? 

Avec un parcours tourné à la fois vers l’industrie – dans la logistique- et les ressources humaines, Patrick Carret, directeur général de la Fédération nationale des Ecoles de production s’est rendu compte de l’importance de se former tout au long de sa vie, et le plus tôt possible. « C’est là qu’interviennent les écoles de production » qui forment dès l’âge de 15 ans à des métiers techniques. Quels sont-ils ? « Usineur, chaudronnier, métallier, menuisier », liste l’intervenant. Ces écoles offrent aussi une formation pratique en atelier, combinée à un enseignement général dans l’objectif de répondre aux besoins spécifiques des entreprises locales. Il existe aujourd’hui, 70 écoles de production en France contre « une vingtaine il y a six ans » a fait savoir Patrick Carret. 

L’autre point essentiel mis en avant lors de l’échange concerne la pédagogie mise en place dans ces écoles de production portant des dispositifs soutenus par le Ministère du travail et celui de l’industrie. Elles font en sorte de reconstituer l’univers d’une entreprise locale à l’école.  « Les jeunes ont un rythme de 35h par semaine comme en entreprise », a décrit le directeur général de FNEP. Ces cours sont réparties par tranches de 4h en atelier, 10h à 11h en cours d’enseignement général lié à l’atelier. 

Quelle pédagogie innovante pour attirer les jeunes ? 

Comment faire en sorte que les jeunes sortant de ces écoles répondent aux attentes de recrutement des entreprises locales ? La solution pour Patrick Carret se trouve entre les mains des entreprises ancrées sur le territoire. Elles « confient une partie de leur sous-traitance à l’école, les jeunes vont donc apprendre sur des commandes réelles, et cela, ça change tout dans la notion de pédagogie ». Ce sont également ces sociétés, intégrées dans la gouvernance des écoles de production, qui vont évaluer la qualité du travail de ces jeunes. Si cette façon de procéder met en évidence « l’engagement sociétal des entreprises », pour Patrick Carret, « il ne suffit pas de former des jeunes, il faut aussi savoir les attirer, et ça, c’est un travail collectif ». 

« Les jeunes veulent construire, produire, voir des choses concrètes »  

Un message déjà assimilé par la communauté d’étudiants et jeunes actifs La Facto ! cofondé par Julia Elbaz avec le soutien de la Société d’encouragement de l’industrie ainsi que le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq. 

C’est « grâce à un exposé réalisé sur la Reine Victoria », que la consultante a été attirée par l’aspect transverse présent dans la filière industrielle. Convaincue que les jeunes représentent « l’industrie de demain », car ils « veulent construire, produire, et voir des choses concrètes », Julia Elbaz a également insisté durant le débat sur l’apport favorables des nouvelles technologies pour le secteur. La « génération qui a grandi avec internet, ChatGTP, le big data » est en quête d’un « job qui va vraiment être aligné avec ces technologies ». L’industrie est l’écosystème où cette recherche peut être effective en raison des projets « durables » qu’il propose a conclu la jeune femme. 

Pour retrouver la VIDEO best of de la French Fab, cliquez ICI.

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