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1ère édition de la Journée Néo Industrie au carrefour des enjeux de financement et d’investissement

Lors de la première édition de la Journée Néo Industrie coorganisée par la Direction des Fonds de fonds et la Direction Accompagnement de Bpifrance le 27 novembre, à Paris, plusieurs acteurs de l’écosystème industriel français ont croisé leurs regards sur l’industrie française et ses perspectives. La French Fab a donné la parole à deux nouveaux Accélérés Néo qui ont répondu présent à l’événement.

 

Levée de fonds, décarbonation, réindustrialisation, économie circulaire… Les thématiques abordées lors des ateliers et tables rondes proposés dans le cadre de la première édition de la Journée Néo Industrie mercredi 27 novembre, ont été riches et nombreuses. L’événement a fédéré industriels et représentants de fonds d’investissements accompagnés par Bpifrance, autour des enjeux de financement dans l’industrie. Une occasion pour les dirigeants d’entreprises et représentants de fonds d’investissement de partager leurs visions respectives sur la filière industrielle ainsi que leurs modes de fonctionnement.

L’événement, qui a rassemblé une centaine de participants a permis de rappeler les actions concrètes menées par Bpifrance en termes de financement et d’accompagnement auprès de ces représentants de l’écosystème industriel (Startups, PME, fonds d’investissements, souscripteurs). Mais également le cadre dans lequel s’inscrit ce rendez-vous convivial. A savoir : le lancement en 2022 par la banque des entrepreneurs de l’ambitieux plan Startups et PME  industrielles, en lien avec France 2030. Objectif : permettre l’ouverture de 100 nouveaux sites industriels par an.

« Nous cherchons à nous réinventer à tous les niveaux »

Une quarantaine d’Accélérés (Startups industrielles et PME industrielles innovantes) ont participé aux tables rondes et ateliers proposés lors de l’événement. Parmi eux, deux nouveaux venus dans les programmes d’accompagnement Accélérateurs Néo (Startups industrielles et Pivot Industriel) porté par Bpifrance : Sébastien Maillard, directeur technique chez Clecim et Aline Cerf, CEO et cofondatrice de la startup SmartCatch.

Pour les deux entrepreneurs, assister à ce rendez-vous a été un bon moyen d’entrer en contact avec des pairs et de prendre le pouls des enjeux de financement dans une filière qui rencontre des difficultés. Chez Clecim, « nous cherchons à recréer notre réseau commercial et industriel et nous réinventer à tous les niveaux. Avec un besoin de changer notre mode de fonctionnement », a avancé Sébastien Maillard. L’entreprise qui conçoit et fabrique des équipements pour l’industrie lourde, plus spécifiquement pour le secteur de la métallurgie, sort d’une période de 15 ans au sein de grands groupes industriels (Siemens, Mitsubishi). En 2021 elle a été cédée à un fonds d’investissement, « et nous sommes alors redevenu une PME industrielle de 200 personnes, autonome à tout point de vue », a continué Sébastien Maillard. Un contexte qui pousse la société à réfléchir sur l’évolution de sa culture d’entreprise et sa raison d’être. « Comment faire évoluer l’offre d’équipement vers plus de services ? comment envisager de nouveaux modèles économiques ? Dans notre secteur, ce ne sont pas des choses naturelles. Donc, avec Bpifrance, nous sommes en train de travailler là-dessus, notamment sur des technologies reconnues sur le marché qui nous permettrait de faire évoluer notre offre de services ».

Avoir accès à des investisseurs dans la filière industrielle

Aline Cerf, CEO et cofondatrice de la startup SmartCatch créée en 2016, a pu discuter avec des investisseurs des problématiques inhérentes à sa société toulousaine spécialisée dans le développement de solutions permettant d’améliorer les diagnostics des patients atteints de cancers. « Bpifrance organise très bien les événements, on est toujours mélangé et ça nous permet finalement de rencontrer d’autres parties prenantes. Avoir accès à des investisseurs qui investissent dans l’industriel, ce n’est pas si courant, voilà pourquoi, ces moments d’échanges sont précieux », a avancé la docteure en nanophysique. Membre du réseau Excellence de Bpifrance, SmartCatch va bientôt achever une étape de Recherche et Développement (R&D). Après avoir été lauréat en 2023 de France 2030, la startup a rejoint le programme Accélérateur Néo startups industrielles il y a deux mois. Objectif : « produire à l’échelle industrielle » son dispositif de « microfiltration du sang permettant de retenir les cellules tumorales circulantes contenant des informations cruciales pour le diagnostic des patients atteints de cancers », et être accompagnée dans sa croissance commerciale.

Souveraineté industrielle et Made in France

Le format proposé par Bpifrance durant cette journée de l’industrie a également permis aux participants de se regrouper et d’échanger en petit comité, en portant au-devant des investisseurs leurs principaux besoins et visions, que ce soit pour des sujets liés à la transition écologique que pour des enjeux de souveraineté industrielle.

Pour Aline Cerf, il est primordial que l’innovation et le savoir-faire mise au point par sa startup « reste française. Se dire qu’on va permette de booster l’économie française, de créer des emplois, c’est l’objectif premier de SmartCatch. » De son côté, Sébastien Maillard a mis en avant la volonté de Clecim de travailler davantage sur son intégration dans l’écosystème local et régional. « Notre métier de base est la fabrication d’équipements pour le grand export mais on continue et renforce notre capacité de conception et de fabrication en interne, en particulier pour les équipements critiques en termes de performance pour nos clients ». De plus, dans le but de « pousser la diversification » de son activité en dehors de ses domaines historiques (métallurgie et sidérurgie) la PME industrielle a « pris quelques contrats ces deux dernières années essentiellement en France (par exemple la rénovation d’une vanne de barrage hydraulique). Nous nous appuyons toujours sur notre technicité globale, multi-métiers, et nous souhaitons aussi jouer la carte de la proximité géographique que nous avons avec nos clients français », a précisé le directeur technique.

Placée sous le signe de l’échange et du partage, cette première édition de la Journée Néo Industrie a confronté différents regards et visions de dirigeants et investisseurs accompagnés par Bpifrance, dans une visée de stimulation collective. Dans un contexte de difficultés pour l’industrie française – fermeture d’usine, difficultés de certains secteurs, elle aura aussi, quelque part, contribuée à redonner du moral aux troupes.

 

 

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