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Clap de fin du Tour de France de nos industries : 5 dirigeants partagent leurs visions sur la filière

Le Tour de France de nos industries a effectué sa dernière étape en région Ile-de-France, le jeudi 5 décembre. Durant quatre mois, des jeunes issues d’une diversité de territoires ont pu découvrir un nouveau visage de l’industrie.  La French Fab vous partage les visions de cinq dirigeants d’entreprises sur l’industrie de demain.

Ambassadeurs French Fab, dirigeants d’ETI, de PME ou de startups industrielles… Ils font partie des acteurs clés de l’écosystème industriel français et tout au long des 12 étapes du Tour de France de nos industries, ils ont ouvert en grand les portes de leurs usines.

Organisé par Bpifrance, en partenariat avec la French Fab et Opco2i (via sa marque avec l’Industrie®), le dispositif a permis de sensibiliser, d’informer et de promouvoir la filière industrielle et ses métiers de façon concrète, auprès de jeunes de différents territoires. Cette tournée de 2500 kilomètres a également éclairé les enjeux actuels autour de l’industrie : transition écologique et énergétique, digitalisation, valorisation de compétences, innovation technologique, réindustrialisation…

Laurent Pélissier, dirigeant du groupe ECM Technologies (Etape Grenoble)

Basée à Grenoble, l’ETI industrielle ECM Technologies est, selon son coprésident, Laurent Pélissier, « le Tesla du four industriel ». Spécialisée dans la cémentation basse pression, l’entreprise a enlevé de sa gamme de produits il y a cinq ans, tous les fours chauffés au gaz pour « apporter sa pierre à l’édifice » et désormais, elle ne propose que « des fours chauffés électriques comme les véhicules Tesla ».

  • Attirer des talents dans l’industrie
    « Dans l’industrie, il faut qu’on attire des talents et qu’on montre que l’image que peuvent en avoir les jeunes – et pas seulement eux mais aussi les parents les profs et les éducateurs – ne représente pas forcément l’image de la filière. Les jeunes doivent aller à la rencontre de l’entreprise et voir par eux-mêmes à quoi ressemble l’industrie aujourd’hui »
  • ETI et réindustrialisation
    « L’avantage des ETI c’est qu’elles ont dépassé une taille critique qui leur permet d’envisager la réindustrialisation sans se mettre en danger et en ayant en interne toutes les compétences et les fonctions support pour pouvoir le faire à moindre coût. En général ce sont des entreprises à capitaux majoritairement familiaux avec une capacité de voir sur le long terme, d’investir sur un projet à court terme et aussi se projeter sur plusieurs générations. Et, tout en ayant la faculté de décider vite. Je milite pour que les ETI soient le vecteur qui permet de réindustrialiser la France. »
  • L’avenir de l’industrie
    « Faire mieux avec une empreinte carbone plus faible »

Eric Eymard, fondateur et président de Eyco (Etape Marseille)

La startup industrielle Eyco est spécialisée dans la conception et la production de solutions innovantes de connectivité dans le secteur de la microélectronique. En 2021, l’entreprise fonde son « Eyco Academy » pour répondre aux enjeux d’attractivité dans la filière. Début septembre, son usine de production de 3700 m2 a été inauguré à Trets, au sein de la « French Silicon Valley du Sud ».

  • Recruter de jeunes talents…
    « J’ai toujours travaillé dans l’industrie et j’ai pu y entrer grâce à un patron qui m’a mis le pied à l’étrier. Je me suis dit qu’il serait bien que je puisse à mon tour, aider les jeunes. Ce site industriel est en train de se développer, et on a besoin de nouvelles recrues, jeunes et moins jeunes qui intègrent le projet. J’espère bien que celles et ceux qui entreront dans l’entreprise seront les managers de demain ».
  • …Pour former une nouvelle génération d’industriels
    « A Eyco, nous avons su mettre en place une chaîne intergénérationnelle, cela est extrêmement important.  Cette manière de voir les choses est très développée aux Etats-Unis. Avec l’expérience que j’ai pu acquérir là-bas, je me suis toujours dit qu’un jour, je mettrai en place en France, cette chaîne-là qui est extrêmement robuste et qui constitue une des meilleures fondations possibles pour le démarrage d’un projet industriel. »

Cédric Gauchet, président de la société bordelaise DISCAC (Etape Bordeaux)

Le fabricant de cuisines et de salles de bains est implanté à Izon (Nouvelle-Aquitaine) et est dirigée depuis 2010 par Cédric Gauchet, le fils du fondateur Jean-Pierre Gauchet. Dans l’industrie du meuble, l’entreprise a su se faire une place grâce à son triptyque stratégique : rapidité, délai, prix.

  • L’industrie de demain
    « C’est valoriser. Car, l’industrie avait perdu de son lustre en France depuis une trentaine d’années. C’est moins vrai depuis 5, 6 ans peut-être. Il y a un retournement de tendance à la fois dans le discours général et politique. Je pense que les industriels n’y sont pas pour rien car ils portent des enjeux un peu différents qu’il y a trente ans, où on ne parlait que de productivité, de volumes, de chiffres. Aujourd’hui, il est question de valeurs. On parle d’engagement sociétal, de recrutement, de capacité à faire monter des gens qui ne sont pas forcément diplômés et les accompagner, à faire bosser des apprentis. Cela est positif. Les valeurs autour du sociétal et de l’environnemental font que l’industrie peut devenir une composante de l’économie plus valorisée et moins laissée pour compte. »

Guy Crozet, dirigeant de A.M.I (Etapes Rennes)

A.M.I, entreprise de métallerie industrielle, est spécialisée dans la tôlerie fine de précision. Basée à Torcé en région Bretagne, l’entreprise membre de la French Fab a été labellisée Industrie du futur en 2020. Elle entend dépasser son rôle de sous-traitant en devenant un partenaire industriel pour la réalisation d’ensembles ou de sous-ensembles métalliques en acier, inox, aluminium, laiton…

  • Compétences et Innovation
    « Les jeunes qui ont entre 15 et 20 ans et qui sont en école devraient dès maintenant, être en train d’apprendre à utiliser ces machines que les constructeurs sont en train de développer. L’objectif est que d’ici 4 ou 5 ans, lorsqu’ils arriveront sur le marché du travail, ils puissent être en phase avec ce qu’ils vont trouver dans les entreprises. C’est cela le sujet d’aujourd’hui. Si on n’y arrive pas, on sera en retard. »
  • Attirer des jeunes dans la filière industrielle 
    « Je suis persuadé que par l’éducation, l’enthousiasme, l’envie qu’un enseignant peut transmettre ou qu’un parent peut donner, on a une vraie carte à jouer. Mais, je pense qu’il faut aller vite en rapprochant impérativement le monde de l’enseignement, de l’éducation avec celui de l’entreprise. Il faut que nous puissions échanger, se rencontrer, se comprendre sur nos rythmes et modes de fonctionnement. »

Fabrice Coevoet, président de Barcodis (Etape Saclay)

L’entreprise, propriétaire des marques Eticoncept, Eticodis, Etiweb, propose des solutions de traçabilité, d’étiquetage et d’identification à des grands groupes industriels et entreprises françaises.

  • Travailler dans l’industrie
    « Le plaisir d’entreprendre, de recevoir des gens, de partager. J’aimerais bien que cette journée sert aussi à nous ouvrir aux autres. Les autres, c’est qui ? Ce sont essentiellement les jeunes. On a essayé de leur montrer ce matin que le travail, ce n’était pas de la servitude, que cela pouvait être un lieu d’épanouissement. Voilà pourquoi, les deux personnes qu’on leur a présenté aujourd’hui, sont deux directeurs âgés de moins de 30 ans. Le but est de montrer que dans l’industrie aussi, il y a des opportunités de métier qui permettent de s’épanouir. »

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