Chez Auer, une relocalisation pour rester compétitif et créer des emplois
L’entreprise centenaire Auer a récemment rapatrié en Picardie la production de ses cuves en acier émaillé, auparavant produites en Europe de l’Est, nécessaires à ses pompes à chaleur et ses chauffe-eau thermodynamiques économes en énergie.
De la Serbie à la Somme. Début 2021, la filiale du groupe industriel familial Muller, spécialisé dans les équipements thermiques intelligents et connectés a décidé de rapatrier la production de ses cuves en acier dans l’Hexagone. S’il y a peu, elles sortaient encore de l’usine d’un sous-traitant serbe, c’est désormais à Feuquières-en-Vimeu, dans les Hauts-de-France que l’entreprise a pris ses quartiers. Auer, qui affiche un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros et emploie plus de 1 000 collaborateurs a donc décidé de repenser sa stratégie. « Nous sommes une entreprise qui valorise et favorise le fabriqué en France », soutient Philippe Dénecé, directeur général du groupe Muller.
Désormais chez Auer, on produira en circuit court. « Tout le processus peut se réaliser entièrement sur un même site, près de nos centres de R&D et dans une plus grande proximité de nos clients ainsi que de notre supply chain ». Une proximité d’autant plus importante quand on sait que l’année dernière, le groupe a réalisé 90% de ses ventes en France. « La relocalisation est un investissement qui nous permet de rester compétitif quand on le compare au prix de main d’œuvre en Serbie », assure-t-il.
Investir dans l’usine 4.0
Pour financer en partie l’opération, Auer a notamment pu bénéficier du fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires dans le cadre du plan de relance. De quoi permettre à l’ETI de former ses équipes à la fabrication des cuves en acier émaillé. « Cela a induit une montée en compétence de certains collaborateurs, notamment au niveau de la recherche. Nous avons également créé quelques postes d’ouvriers sur cette ligne de montage », indique Philippe Dénecé. Une manière pour le groupe, qui possède des usines dans les Hauts-de-France, le Grand Est ainsi que dans les Pays de la Loire, de contribuer à l’emploi, de même qu’au maintien et au développement du savoir-faire local.
En parallèle, l’entreprise, qui se positionne comme un « accompagnateur de la transition environnementale et énergétique » du secteur du bâtiment, continue de miser fortement sur l’innovation. Elle y consacre 10% de son chiffre d’affaires, pour développer, entre autres, l’usine 4.0. « Nous sommes dans une dynamique de développement sur un marché en croissance, celui de la rénovation et du renouvellement de chaudières fioul qui vont disparaître progressivement ».
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