France Relance au service de la relocalisation : le bilan avec 3 projets de French Fabeurs
Depuis le lancement de France Relance en septembre 2020, 624 projets de réimplantation des activités industrielles ont pris forme. Pour illustrer le type d’initiatives soutenues par le gouvernement, focus sur les projets de trois French Fabeurs.
Particulièrement mis en lumière avec les problèmes d’approvisionnements liés aux confinements, le besoin de relocalisation de la production bat son plein depuis le lancement de France Relance. Pour motiver et soutenir les initiatives des industriels, deux dispositifs nationaux ont été lancés en 2020.
2 appels à projets, 624 initiatives financées
Financé à hauteur de 850 millions d’euros, l’appel à projets (AAP) « Relocalisation » s’est concentré sur les secteurs de l’industrie jugés critiques : la santé, l’agroalimentaire, les intrants, l’électronique et les télécommunication-5G. Un appel qui a trouvé nombre de candidats puisqu’il a jusqu’alors permis d’identifier 407 lauréats, auxquels la somme de 729 millions d’euros a été répartie.
Piloté par les préfets et les régions, le deuxième AAP, « Territoires d’industrie », a quant à lui été imaginé pour « soutenir les investissements industriels susceptibles d’avoir un impact sociétal et économique fort ». Doté de la même somme, il a laissé émerger 217 projets de relocalisation industrielle pour un montant de 104 millions d’euros d’aides.
A eux deux, ces deux dispositifs ont jusqu’à ce jour soutenu 624 initiatives, et permis de créer ou conforter près de 77 000 emplois en France. Qu’il s’agisse de construction de nouvelles structures, de modernisation des sites de production existants ou d’acquisitions, tous les projets choisis participent à la croissance des entreprises lauréates, dont nous avons choisi trois exemples.
Vlad – Augmenter le flux de production et développer de nouveaux produits
Concepteur, fabricant et distributeur de batteries haute technologie pour le secteur de la santé, Vlad devrait recevoir 1 million d’euros de France Relance pour acquérir de nouvelles chaines de production robotisées. Parce qu’elle est cruciale pour les services de réanimation des hôpitaux, l’activité de l’entreprise implantée en Centre-Val de Loire a particulièrement été mise en lumière au début de la crise de la Covid-19.
Impactée par la pénurie de respirateurs, la société va pouvoir, grâce à l’apport de France Relance, « amplifier et accélérer les projets » de relocalisation déjà en cours, et “valider [sa] stratégie et [son] apport à la souveraineté énergétique du secteur », a déclaré Jean-Louis Jarry, dirigeant de Vlad, aux Echos entrepreneurs. Nommé « Autonomie Vlad », le projet sélectionné dans le cadre de l’AAP consiste, entre autres, à créer son propre laboratoire d’homologation transport pour éviter la sous-traitance. « Ces investissements vont nous permettre d’être autonome de A à Z en termes de fabrication de batteries, de la conception à l’homologation », a expliqué Jean-Louis Jarry à La French Fab. Parmi les autres actions concrètes à venir, une nouvelle usine de 4 000m² devrait être opérationnelle en 2024 pour une vingtaine d’emplois créés.
Bourgogne Services Electronique (BSE) – Passer de PME à ETI
Spécialisée dans la conception et la fabrication de cartes et d’équipements électroniques, BSE a largement été touchée par la pénurie de composants électroniques qui atteint le secteur. Un contexte amplifié par la crise sanitaire, à laquelle l’entreprise a dû faire face en augmentant sa cadence. La relocalisation tombe à point nommé pour cette PME creusotine, qui cherche à faire d’une pierre deux coups. En plus de répondre aux difficultés liées à la Covid-19, BSE compte sur l’aide de France Relance pour accélérer sa croissance et accéder au stade d’ETI.
Une ambition qui passera par l’acquisition de deux sites d’industrialisation et de production d’équipements électroniques en Rhône-Alpes, et une mise en avant accrue du « made in France ». A travers cette promotion, l’entreprise vise par ricochet les demandes clients de relocalisation, la robotisation des unités de production et la « poursuite du développement d’un très fort écosystème « French Fab » », peut-on lire dans un communiqué. Portée par l’enjeu d’Industrie du Futur, BSE compte sur ces mutations pour atteindre un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros par an.
InnovaFeed – Solidifier sa présence française avant de conquérir le monde
Spécialisée dans l’élevage d’insectes à destination de l’alimentation animale et végétale, InnovaFeed a construit sa stratégie sur une donnée : 50% des protéines consommées par les animaux en France proviennent de l’import. Ce constat en tête, Aude Guo, Bastien Oggeri et Clément Ray ont opté pour une implantation 100% française pour recentrer la production globale dans l’Hexagone.
Après s’être emparée d’un premier site pilote à Gouzeaucourt dans le Nord en 2017, l’entreprise a ouvert la plus grande ferme d’insectes au monde à Nesle dans les Hauts-de France (200 000m² de surface d’élevage) en 2020. Forte d’une réussite éclair et de plusieurs levées de fonds, InnovaFeed a décidé d’amplifier sa R&D et sa croissance en solidifiant l’activité de ses deux sites bleu-blanc-rouge… avant d’installer de nouvelles usines de production à l’international. De Gouzeaucourt aux Etats-Unis ou l’Asie du Sud-Est il n’y a qu’un pas, que l’entreprise compte franchir avec l’aide de France Relance, dont elle bénéficiera à hauteur de 4,5 millions d’euros.
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