A l’occasion de Global Industrie, La French Fab a interviewé deux étudiants en première année de master Finance et Stratégie à Science Po Paris, Louise Vieille-Cessay et Petar Petkov.
Deux jeunes, deux visions néophytes mais intéressantes de l’industrie françaises. Le master Finance et Stratégie de Science Po Paris planifie de temps à autre des visites de salons professionnels, d’entreprises, pour donner une vision concrète du monde du travail à ses élèves. Louise Vieille-Cessay et Petar Petkov, en première année de master, ont ainsi participé à une journée consacrée à l’industrie, organisée avec La French Fab. La visite a commencé par Global Industrie, où La French Fab les a interrogés.

Quelle était ta vision de l’industrie avant de venir à Global Industrie ?

Louise Vieille-Cessay : Je n’avais pas de connaissances particulières, et plutôt une vision de quelque chose d’assez lourd, avec de gros prototypes, nécessitant de grandes usines, et à l’étranger car trop coûteuse en France. On a tout délocalisé pour des questions de coûts, mais on a bien vu pendant le Covid qu’on a besoin de réindustrialiser la France, et je sais que Bpifrance participe à cela.

Petar Petkov : Elle ne m’inspirait pas beaucoup, je ne m’y étais pas vraiment intéressé. J’en avais une vision du 19e siècle, pas très innovante. Mais le salon a changé mon point de vue.

Qu’est-ce qui t’a marqué en arrivant sur le salon ?

LVC : C’est immense, on découvre plein de secteurs différents, c’est varié, vivant, on ne sait plus où donner de la tête. D’un côté on va avoir ces grandes machines, de l’autre de la gravure, de l’impression 3D. Je ne m’attendais pas à voir autant de bras électroniques, ce sont des outils de production avec lesquels je ne suis pas confrontée au quotidien, c’est très intéressant. On a rencontré beaucoup d’entreprises tournées vers la Tech, en France mais aussi partout dans le Monde, ça donne des perspectives intéressantes pour la suite.

PP : Le salon est grand, diversifié. J’ai pu observer beaucoup d’outils innovants, de machines, notamment en robotique assistée, c’est inspirant. Toutes ces inventions françaises ont changé ma vision d’un secteur qui ne bouge pas vraiment. Je m’attendais en revanche à voir plus d’intelligence artificielle. On a visité les stands de 8 entreprises, et une seule utilisait cette technologie !

En quoi cette journée a changé ta vision du secteur ?

LVC : L’industrie nécessite beaucoup de matériel et de temps. Mais ici les personnes sont réactives, s’adaptent rapidement au marché. Je n’imaginais pas un secteur si mouvant et dynamique. J’ai également découvert en discutant avec des industriels que la production française n’est pas si chère par rapport au reste du marché mondial.

PP : Il y a tellement d’innovations à faire ! Avec les tendances de relocalisation vers l’Europe et la France, nous sommes dans un moment critique pour attirer la jeunesse vers l’industrie. Il y a beaucoup d’enjeux notamment avec la transformation digitale d’entreprises, la robotisation des travaux répétitifs… Mais pour y arriver c’est aussi une question de marketing, il faut bien communiquer avec les jeunes, comme aujourd’hui.

Tu te verrais un jour travailler dans le secteur industriel ?

LVC : Dans mon master les voies sont très formées finance, banques d’investissement et stratégie. Mais je m’imagine bien travailler dans l’industrie, ça a l’air technique, génial et dynamique ! Je pensais que travailler dans ce secteur était synonyme de cloisonnement à un domaine d’activité et de stagnation. Mais en fait beaucoup d’exposants ont différents corps de métiers, on peut donc évoluer au sein d’une même industrie ! On a vu sur le salon une entreprise qui fait de la valorisation de déchets, ça me parle beaucoup. L’industrie permet donc de gagner de l’expertise, d’évoluer, mais donne aussi du sens !

PP : Oui je me verrai bien. Avec ma spécialisation je pourrai rejoindre ce secteur via un cabinet de conseil pour faire de la stratégie d’entreprise, par exemple pour le business d’un corporatif d’industriels.