Féminisation de l’industrie : « C’est notre rôle de donner envie aux étudiants de nous rejoindre »
À l’occasion du salon Global Industrie, et de la journée internationale des droits des femmes qui aura lieu le 8 mars, nous nous sommes entretenus avec Maud Dourver, responsable du développement commercial au sein du groupe ACS Steel Energy. Rencontre avec une jeune femme déterminée à faire bouger les choses dans l’industrie française.
« J’ai débuté par hasard dans l’industrie, au gré des rencontres, et j’en suis tombée littéralement amoureuse ! » Maud Dourver, 26 ans, est business developer au sein du groupe ACS Steel Energy depuis septembre 2021, et se sent aujourd’hui parfaitement à sa place au sein d’une sphère majoritairement masculine.
Le déclic industrie à 23 ans
Originaire de Beaune, Maud Dourver ne se destinait pas à une carrière dans l’industrie française. Diplômée d’une école de commerce (emlyon), la jeune femme s’oriente assez rapidement vers le management de l’innovation, sans forcément savoir où cela va la mener. « Je ne connaissais personne dans le secteur industriel. Je n’avais d’ailleurs aucune idée de ce que ce monde renfermait. » À l’issue d’une expérience dans une startup spécialisée dans l’hydrogène, elle fait la connaissance en 2020 de Sophie Catuogno, PDG d’ACS, une chaudronnerie iséroise spécialisée dans les énergies. « Elle était en train de créer un outil de production 4.0. Séduite, j’ai rejoint cette PME familiale il y a un an et demi. »
Maud Dourver est aujourd’hui en charge du développement commercial au sein du groupe ACS Steel Energy, qui regroupe deux entités : SteelHy, le nouvel outil industriel 4.0 et la chaudronnerie ACS. Elle travaille en binôme avec la PDG sur le développement de chacune des filières du groupe, au niveau de la prospection, mais aussi de la communication et du marketing. « J’aime le contact direct avec le personnel des ateliers, ce sont des véritables artisans. Le fait de créer de nouveaux systèmes de production, de mettre en place des procédés décarbonés, la digitalisation à renforcer… sont également autant d’enjeux et d’opportunités qui me plaisent et qui vont nous permettre de redorer le blason de l’industrie. »
Son message pour la jeunesse et les femmes
Heureuse dans son travail au quotidien, Maud Dourver souhaite mettre ses contacts et ses compétences au service de la jeunesse. « Je suis restée en contact avec les pilotes des programmes de l’emlyon. J’interviens régulièrement auprès des étudiants pour leur expliquer les rouages de l’industrie, leur montrer que notre secteur est très innovant et regorge de métiers passionnants. » Le côté concret du travail en lien avec les équipes de production, des projets innovants et impactant pour la société, tout est réuni pour que des étudiants français s’investissent davantage dans l’industrie. « On manque de compétences dans certains domaines. Les pouvoirs publics, en plus de France 2030, effectuent un gros travail d’investissement dans le secteur. Mais c’est notre rôle également, en tant que jeunes industriels, de donner envie aux étudiants de nous rejoindre. Nous sommes quotidiennement dans l’action il y a de réelles opportunités à saisir dans le secteur. »
Maud Dourver occupe un poste important à l’aube de ses 27 ans et perçoit d’un bon œil la féminisation d’un secteur historiquement masculin. « Je travaille au sein d’une entreprise dirigée par une femme, notre environnement se féminise petit à petit. » Elle n’a d’ailleurs aucun problème à animer des réunions face à un parterre composé exclusivement d’hommes. « Au contraire, je trouve que c’est un atout indéniable. On va casser les codes et surprendre positivement dans certaines situations. Personnellement, je trouve inspirant le fait d’avoir une femme en tant que PDG. »
La réindustrialisation de la France passera par l’innovation, ce fameux rapprochement entre Tech et Fab. « C’est indéniable ! La transition numérique, le fait de décarboner nos procédés de production, d’intégrer le monitoring des machines, nous ne pouvons plus produire comme avant. L’industrie doit réussir à combiner le savoir-faire ancestral aux dernières innovations. Avoir un temps d’avance plutôt qu’un pas de retard. »
À lire également – « Une des voies de la robotique française est de créer un vrai leader européen », Xavier Lachérade, DG d’Aldebaran
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