Citygie investit dans l’innovation et le marché de la construction modulaire en béton 

Citygie investit dans l’innovation et le marché de la construction modulaire hors site en béton

À travers sa société Francioli, spécialisée dans la fabrication d’équipements publics, le groupe Citygie continue d’investir dans l’innovation et cherche également à se diversifier pour toucher un nouveau marché : celui de la construction modulaire. Rencontre avec son directeur général, Éric Piroud.

« Si vous vous arrêtez sur une aire de repos autoroutière en France, il y a 90 % de chance pour que vous tombiez sur des blocs sanitaires Francioli », annonce d’emblée Éric Piroud, directeur général du groupe Citygie. En pleine croissance avec un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros en 2022, la société a su séduire de nombreux clients grâce à une offre globale, des produits 100 % Made in France et une innovation constante. Mais Citygie nourrit d’autres ambitions en 2023 : se lancer dans le marché de la construction hors site modulaire en béton.

C’est en 2019 qu’Éric Piroud crée la holding Citygie pour regrouper trois sociétés qu’il gérait pour le compte d’un groupe spécialiste du béton préfabriqué. Citygie conserve aujourd’hui deux marques : d’un côté, Francioli, fusionnée avec Bihr Environnement, société industrielle qui conçoit et fabrique principalement des sanitaires (90 % de l’activité) et autre mobilier urbain type abri pour conteneurs ; et de l’autre, Protecsan, société de service de maintenance et de nettoyage d’équipements sanitaires. « Ces deux jambes nous permettent de proposer une offre globale à nos clients, de la conception à l’exploitation », note Éric Piroud. 

Des fournitures locales pour un produit Made in France 

Une offre qui a permis au groupe de remporter des contrats clés auprès des trois concessionnaires autoroutiers : Vinci, Eiffage et Sanef. La SNCF est également concernée, notamment dans la région Ile-de-France, où ses équipes assurent la maintenance des sanitaires fabriqués et posés par Francioli dans les gares du réseau RER. Mais ce qui a surtout séduit ces différentes sociétés, selon le directeur général du groupe, c’est « la fiabilité et la pérennité offertes par un produit haut-de-gamme, Made in France. » 

Ce produit, en l’occurrence le bloc sanitaire Francioli, est conçu, fabriqué et assemblé sur le site industriel de Chaleins dans le département de l’Ain, sur lequel Citygie a regroupé l’ensemble de ses activités et ses 85 salariés. L’entreprise membre de La French Fab assure la fabrication des éléments béton de la structure et achète l’ensemble de ses fournitures en France (portes, sèche-mains, lavabo, etc.) « Contrairement à certains de nos concurrents qui se fournissent à l’étranger pour les accessoires onéreux, nous avons fait le choix de rester très local, par conviction et pour des notions de qualité », affirme Éric Piroud. 

Les économies d’eau, « un enjeu environnemental majeur » 

Pour continuer à innover, l’entreprise a défini trois axes de travail. En premier lieu la conception, afin de simplifier l’assemblage de ses blocs sanitaires, qui sont composés de 450 éléments différents. « Nous avons revu nos gammes de produits pour réduire le nombre de pièces, notamment pour essayer de se passer de celles dont les délais d’approvisionnement sont très longs dans le contexte actuel », détaille le directeur général de Citygie. Ce dernier parvient aujourd’hui à livrer 200 sanitaires par an, soit en moyenne un par jour. Vient ensuite la fabrication : le groupe utilise, depuis deux ans, du béton bas carbone permettant de diminuer les émissions de CO2 et de rendre ses produits plus vertueux. Il travaille par ailleurs à rendre ses process moins énergivores.  Enfin, le troisième axe, qui concerne l’exploitation, a mené Citygie à investir dans la connectivité pour rendre ses sanitaires gérables à distance (vérifier les niveaux des consommables, ouvrir ou fermer l’accès) mais surtout dans des solutions d’économies d’énergie, notamment de l’eau.

« C’est un enjeu environnemental majeur et nous souhaitons apporter notre petite pierre à l’édifice », confie Éric Piroud, qui rappelle que ce sont chaque jour des milliards de mètres cubes d’eau potable qui sont utilisés via les chasses d’eau. L’entreprise s’est d’ailleurs associée à la startup WeCo qui a mis au point un procédé de traitement permettant de recycler les eaux des sanitaires, y compris les eaux dites « noires », rendant le sanitaire complètement autonome. « La technique est au point, mais recycler les eaux noires est interdit en France et la réglementation force à utiliser de l’eau potable dans les toilettes et pour le lavage de sols », regrette le directeur général. « Nous œuvrons pour faire bouger les choses sur ce sujet. »

Entrer sur le marché de la construction 

Si Citygie travaille quasi exclusivement pour le compte de clients dans le domaine public (collectivités, communes, établissements publics type hôpitaux et lycées), le groupe souhaite à présent se diversifier et s’adresser à une clientèle privée, en s’ouvrant au marché de la construction. Pour ce faire, l’entreprise est entrée au capital de Cubik Home, qui a conçu un procédé de fabrication hors-site de bâtiment modulaire en béton bas carbone.  

« La construction de logements hors-site, en usine, va fortement se développer ces prochaines années pour répondre à la fois à la demande croissante et à la problématique des nuisances liées aux chantiers », prévoit Éric Piroud. « Cet investissement s’inscrit pleinement dans notre stratégie de développement et permet de nous diversifier, tout en capitalisant sur notre savoir-faire industriel dans le béton bas carbone. » Dans cette optique, Citygie se prépare à ouvrir un second site de production, pour lequel le groupe compte investir dans des process automatisés. Objectif : produire en grand volume, à des coûts acceptables pour le marché de la construction. 

Enfin, en plus d’investir un nouveau secteur, le groupe vise au-delà de nos frontières, où il commence à « se sentir un peu à l’étroit. » « Contrairement à d’autres produits, nos sanitaires supportent le coût du transport et nous avons le savoir-faire pour les livrer ailleurs qu’en France, que ce soit par la route ou par voie maritime. Nous en avons déjà installé à Jérusalem et à la Réunion ! Le tout est de trouver des pays ouverts à nos produits Made in France », conclut Éric Piroud.

À lire également – Capter le CO₂ pour le stocker ou le valoriser, la solution pour décarboner l’industrie lourde

partager cet article

ON VOUS RECOMMANDE AUSSI