GPA, le leader des pièces auto de réemploi labellisé Vitrine Industrie du Futur
Créée il y a plus de 60 ans, l’entreprise s’est imposée comme leader, par sa taille et son marché, des pièces automobiles de réemploi. Dotée d’une nouvelle usine et portée par ses valeurs RSE, GPA a reçu le label « Vitrine Industrie du Futur », amorçant un nouvel élan pour le secteur.
Un bâtiment de 17 000 m², immaculé et baigné de lumière naturelle, des milliers de voitures soigneusement alignées sur plus de 20 hectares, dont 4 pourvus d’ombrières photovoltaïques. « On est vraiment loin de l’image de la casse automobile que l’on peut voir dans les films : à ciel ouvert, remplie de véhicules rouillés et gardée par un gros chien », plaisante Johan Renaud, co-dirigeant, en décrivant la nouvelle usine de GPA, inaugurée en 2019 à Livron-sur-Drôme. Un site flambant neuf, à des années lumières de celui des débuts de l’entreprise, en 1962. À cette époque, c’est au sein de leur propre domicile qu’Edward et Léone Renaud collectent des déchets d’atelier (chiffons souillés, huiles usagées, chambres à air, pneumatiques, etc.)
Le pari de créer une casse automobile à échelle industrielle
60 ans plus tard, la société est toujours 100 % familiale, avec à sa tête la troisième génération. Mais elle s’est peu à peu spécialisée dans la revalorisation des véhicules sinistrés pour lesquels les assureurs ne souhaitent pas engager de réparations.
Ces véhicules, en majorité des voitures, sont envoyés à GPA par le biais de contrats avec des compagnies d’assurance. Ils ne connaîtront néanmoins pas le même sort selon leur état. Environ un tiers d’entre eux sera revendu à des carrossiers qui pourront les réparer et les remettre en circulation, ce qui permettra de prolonger leur durée de vie et ainsi de réduire leur impact environnemental.
Les deux tiers restants vont rester à l’usine où ils seront dans un premier temps dépollués, c’est-à-dire débarrassés des fluides et éléments nocifs pour l’environnement (huiles, liquide de refroidissement, carburant, batterie, catalyseur, etc.), puis démontés pièce par pièce. Une fois détachées, les exploitables deviendront des pièces de réemploi, ou PIEC (pièces issues de l’économie circulaire).
Chaque année, 25 000 voitures plus de 15 000 sont ainsi traitées dans l’unité de démontage, à raison de 70 véhicules désassemblés par jour. Le magasin, quant à lui, compte quelque 150 000 pièces d’occasion en stock et en expédie quotidiennement environ 800.
Des véhicules recyclés à 99,7 % chez GPA
L’activité de démontage et revente de la société drômoise ne s’arrête pas aux pièces mécaniques ou de carrosserie. Ils traitent également les métaux ferreux ou non-ferreux, ainsi que les plastiques, extraits pour être envoyés auprès de l’industrie automobile et du bâtiment afin d’être recyclés ou alimenter des fours de cimenteries. « Certaines matières intègrent complètement cette économie circulaire », explique Johan Renaud. « Par exemple, une jante en aluminium abîmée sera refondue en lingot puis reformée en jante. » Finalement, le véhicule sera recyclé à 99,7 %, faisant de l’automobile le bien de consommation le mieux recyclé.
Selon le co-dirigeant, le développement du recyclage va être déterminant dans l’avenir du secteur de l’automobile. « Les constructeurs raisonnent à moyen terme comme s’ils allaient devoir arrêter d’extraire des matières vierges pour les utiliser dans leurs nouveaux modèles, et ils ont bien raison. Et où pourront-ils se sourcer ? Dans les matières premières secondaires, ces matières recyclées issues du gisement de véhicules qu’ils avaient produit auparavant. »
« Nous sommes passés d’un métier artisanal à une véritable industrie »
GPA compte aujourd’hui 210 collaborateurs représentant une trentaine de métiers, et enregistre un chiffre d’affaires de 58 millions d’euros. À la fois Coq Bleu et Coq Vert, l’entreprise a su opérer un changement d’échelle radical. « Nous sommes passés d’un métier artisanal à une véritable industrie », résume Johan Renaud. Une transformation qui n’était pas évidente à l’époque où il a commencé à porter le projet d’agrandissement et d’automatisation de son usine. « Nous ne savions même pas si c’était possible », se souvient le co-dirigeant.
Ce pari et cette ambition se sont pourtant avérés payants, valant à GPA d’être labellisée « Vitrine Industrie du Futur » en 2022. Grâce à « la mise en place de notre projet ambitieux de recyclage automobile et la remarquable performance dans la chaîne de valeur avec une position de leader de la gestion de la fin de vie des véhicules. » Une fierté pour le dirigeant qui espère inspirer d’autres filières artisanales et être reconnu par le secteur. « La RSE est stratégique chez nous car elle est fondatrice et nous l’avons cultivée toutes ces années. Nous souhaitons d’ailleurs l’inscrire dans notre statut et devenir une entreprise à mission. »
Récemment, GPA a ouvert son savoir-faire à la revalorisation des deux-roues, tout en traitant occasionnellement des poids lourds. L’essor des voitures électriques promet de diversifier davantage son activité, tout en la rendant encore plus pertinente. « On aime dire ici “j’aide la chance”, plutôt que “j’ai de la chance”. On est au bon endroit au bon moment, avec les bons fondamentaux, la bonne culture d’entreprise, des équipes très compétentes et engagées. On a la conviction d’être du bon côté de l’histoire et d’être utile au monde », conclut Johan Renaud.
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