67 % des dirigeants de PME-ETI françaises se préoccupent des enjeux environnementaux
L’étude Bpifrance Le Lab parue début avril s’intéresse aux actions mises en place par les dirigeants de PME et ETI françaises, pour décarboner leurs activités. Focus sur des résultats encourageants amenés à s’intensifier.
Les PME et ETI françaises ont multiplié les actions en faveur de l’environnement depuis 2020. Et ce, malgré les difficultés de recrutement, l’inflation record et la hausse du coût de l’énergie. C’est ce qui ressort de la toute dernière étude Bpifrance Le Lab. Si la tendance au verdissement des activités est positive, une décarbonation plus ambitieuse et accélérée est néanmoins nécessaire dans les prochaines années pour atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé par les accords de Paris.
Une multiplication des actions en faveur de l’environnement depuis 3 ans
En 2020, à l’issue d’une première étude consacrée à la décarbonation des PME et ETI françaises, Bpifrance Le Lab mettait en lumière deux chiffres : 31 % des dirigeants affirmaient suivre les sujets climatiques au sein de leur société et 16 % d’entre eux avaient calculé les émissions carbone rejetées par leurs entreprises. Trois ans plus tard, 67 % de ces mêmes chefs d’entreprise surveillent leurs enjeux environnementaux et 35 % ont réalisé un bilan carbone. Une évolution positive, qui reflète un profond changement des mentalités, mais également indispensable puisque les PME-ETI françaises représentent entre 27 et 32 % de l’empreinte carbone française.
Une décarbonation se manifestant avant tout par de petites actions
Ces dernières années, l’installation de l’allumage automatique de la lumière et la mise en place du tri des déchets figurent parmi les leviers de verdissement les plus utilisés par les PME et ETI hexagonales. Néanmoins, les postes d’émission de CO2 les plus importants sont liés aux achats de marchandise et de matières premières, à l’usage de produits finaux, à la non-rénovation thermique des bâtiments, au fret et à la mobilité. Cette stratégie des petits gestes s’apparente à une entrée en matière avant l’instauration de projets plus ambitieux ou la mise en place d’un éventuel virage stratégique.
Les freins administratifs et réglementaires frustrent les dirigeants des PME-ETI
Hormis l’insuffisance de moyens financiers et le manque de temps, la lourdeur des services de l’État constitue le principal obstacle à la décarbonation des PME et ETI. 76 % des répondants à l’enquête affirment être contraints par la lenteur et la complexité des procédures. Les chefs d’entreprise rencontrent notamment des difficultés à trouver les bons interlocuteurs publics afin de bâtir leurs projets, obtenir des subventions ou des permis de construction dans un délai convenable. Les deux-tiers des dirigeants regrettent aussi la multiplication de règlements parfois contradictoires (normes de sécurité pas en adéquation avec les normes climatiques par exemple) freinant leurs velléités de transition écologique.
La décarbonation encore largement perçue comme une prise de risques
Malgré l’urgence climatique et l’objectif de neutralité carbone fixé à l’horizon 2050, 70 % des dirigeants de PME-ETI considèrent que la décarbonation est synonyme de risques et de désavantages face à une concurrence moins verte. Les trois-quarts des dirigeants considèrent qu’il est difficile d’investir dans la décarbonation car la rentabilité de ces investissements reste incertaine. 75 % de ces chefs d’entreprise pensent qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, de véritable reconnaissance client envers les produits plus respectueux de l’environnement. Le bouleversement des modèles d’affaires traditionnels, quelle que soit la taille de l’organisation s’avère toujours compliqué. Il est impératif de donner des gages à ces dirigeants pour atténuer les aléas, valoriser leur engagement climatique, et favoriser le passage à l’action.
Les dirigeants des PME-ETI semblent en effet très déterminés pour relever ce défi avec leurs équipes et partenaires. La hausse des coûts de l’énergie et des matières premières offre un contexte macroéconomique propice aux comportements plus sobres et verts. Mais les évolutions législatives en faveur d’un reporting extra financier clair et harmonisé renforcera bientôt le crédit de celles et ceux engagés dans la lutte contre le dérèglement climatique. Avant une nouvelle salve d’obligations visant une décarbonation plus ambitieuse et accélérée ?
Retrouvez l’étude complète Bpifrance Le Lab
À lire également – Capter le CO₂ pour le stocker ou le valoriser, la solution pour décarboner l’industrie lourde
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